Les Maldives, Atolls du paradis qui n’en ont plus pour longtemps

Le nom vient du Sanskrit qui veut dire "guirlande d'îles" et des airs, ça y ressemble avec ses 1192 îles réparties dans 26 atolls.
Avec le réchauffement climatique et la montée des eaux, les Maldives sont appelées à disparaître d’ici une vingtaine d’années. C’est inévitable. Le National Geographic en parlait en septembre 2013 dans un très bon article sur le sujet. Des villes comme Venise, les glaciers en Islande, l’île de Manhattan et bien d’autres endroits encore voient déjà l’érosion des berges s’accélérer à un rythme inquiétant. Moi qui aie déjà vécu à Ste-Anne-des-Monts, j’ai vu aussi au Québec le phénomène prendre de l’ampleur à plus petite échelle. En 1994, on pouvait encore facilement se rendre au Rocher Percé à pieds et aller « dans le trou ». Ce n’est plus possible maintenant, en partie en raison des roches qui se séparent du rocher, en partie en raison des eaux.
Bref, les
Maldives font partie de ces endroits menacés à très court terme. J’ai saisi l’opportunité (c’est pas mal ce
que je fais, mon branding personnel étant « Véronique, la fille qui saisit
les opportunités ») et j’ai fait le saut de puce de Colombo à Malé, pour
ensuite prendre un hydravion et un bâteau qui nous a mené à Gangehi Island, une
île de 200 X 200m, minuscule, dont on fait le tour à pieds en 15 minutes. Parenthèse : quand on a pris notre
hydravion, c’était de Malé, dans un « port » d’hydravions… C’est ça un véritable aéro-port (port
d’avions, non mais, fallait y penser).
Samy, l’un
des barmans, m’explique que les employés de l'établissement où nous résidons sont tous à contrat pour 1 an, avec
1 jour de congé par semaine. Puisqu’il
n’y a rien à faire sur l’île (!), ils ne prennent pas leur journée de repos hebdomadaire : ils préfèrent la conserver pour prendre congé à la fin de
l’année. Le complexe appartenait à un
consortium italien avant le changement d’administration opéré il y a deux
ans. Les vestiges italiens sont présents
partout : le buffet, les livres disponibles à la librairie, le personnel
administratif et les produits d’importations comme le vin sont tous
italiens. (Je ne m’en plains vraiment
pas, soit dit en passant).
Question existentielle qui me tenaille soudain: je me demande comment en vient-on à se déchirer entre peuple de cette manière. Comment des voisins deviennent ennemis. Comment la violence envahit-elle les lieux publics pour se transformer en guerre. Ici, au paradis sur terre, j'avoue que je me questionne sur notre avenir en tant que société occidentale, provenant d'un pays de deux solitudes qui sont loin des conflits vécus ici, en Syrie ou dans d'autres coins reculés du monde.