La mémoire est une faculté qui oublie
Partir de
la maison et oublier ses clés.
Oublier son
passeport lors d’un voyage aux États-Unis.
Oublier son
parapluie alors qu’un orage est prévu.
Dans le
quotidien, il ne se passe pas un jour sans qu’un oubli du genre survienne. À moins que ce soit juste moi ?
Dans le cas
d’un voyage, j’ai toujours peur d’oublier quelque chose. Jadis, au début de ma carrière de voyageuse
d’affaires professionnelles (!), je faisais des listes, je validais 3X plutôt
qu’une pour m’assurer que j’avais tout avec moi. Évidemment, dans bien des cas, « au
pire », on peut toujours trouver un magasin près de sa destination pour
trouver les produits de base manquants, mais dans certains cas où le
« replenishment » est loin d’être garanti, ce luxe n’est pas
possible.

Pour un
produit de base, ce n’est pas un stress.
Disons que
j’ai quand même la tendance à oublier les essentiels…
Histoire de famille
Je suis de
nature distraite. On ne dirait pas au
premier abord, mais c’est le cas et j’ai réalisé très tôt dans mon enfance que
je ne retenais pas du voisin, ayant un grand-père notoirement reconnu pour sa
distraction, il fallait bien que j’hérite de ce trait de personnalité.
À titre
d’exemple classique narré des centaines de fois par ma mère, mon grand-père a
déjà arraché par inadvertance le tuyau de pompe à essence d’une station de
remplissage après avoir oublié de retirer le pistolet de son propre réservoir…
Autre
anecdote intéressante, mon grand-père était le genre de personne à se rendre au
garage pour une vidange d’huile, à demander quand sa voiture serait prête et à
repartir aussitôt au volant de ladite voiture sans que l’intervention des
experts du capot ait eu lieu.
Revenons à nos moutons
Je suis
devenue organisée par besoin de survie, mais pas de facto. Ayant la fâcheuse tendance à oublier plein de
choses, j’ai développé des astuces.
Je garde
toujours les items de base pour le voyage dans une trousse prête à partir.
J’ai
toujours dans mon sac de randonnée les essentiels de plein air. (Ceux que je n’avais pas, je me les suis
procurés).
Je garde
mon passeport dans ma sacoche en tout temps.
Pourquoi ?
Bien oui, j’ai
déjà oublié mon passeport à la maison et due revenir chez moi le récupérer
après m’en être rendue compte pratiquement à la frontière pour aller à
Mansfield.
J’ai oublié
des bijoux, des vêtements et probablement plein d’autres items dans les
chambres d’hôtels ou dans les voitures de location. (Je me rappelle entre autre une paire d’anneaux
en argent qui valaient plus que le prix de la chambre où je les avais oubliés…)
J’ai déjà
oublié mon coupe-vent dans un avion qui me transférait de Tokyo à Taïwan ; par
chance, je m’en suis rendue compte à l’aéroport et j’ai couru pour le
récupéré. Normalement, il n’est pas
permis de retourner dans l’avion une fois qu’on en est sorti. Dans mon cas, je crois que mon visage paniqué
avec la veine du cou sortie et un air suppliant ont suffi pour que les agents
de bord me laissent retourner sur les lieux de l’oubli…
Cette
semaine, c’était une première. J’ai
laissé mon cellulaire dans le compartiment devant mon siège d’avion lors de mon
vol Chicago-Denver. Certains seront
sceptiques quant à l’utilité d’utiliser son cellulaire dans l’avion, mais
maintenant que les vols de la compagnie United offrent un service de
divertissement en vol payant, bien, le cellulaire devient un divertissement
plus intéressant. (Non, je ne suis pas rendue au point de débourser 10$US pour
pouvoir un film de 2h en avion).
J’ai été
chanceuse car j’étais toujours à l’aéroport au moment où j’ai constaté l’oubli
du téléphone. J’attendais au carrousel
pour récupérer mon bagage quand mon regard se posa sur une pancarte dont il
fallait que je prenne une photo. C’est
la beauté aujourd’hui des téléphones intelligents, tout est raison de photo et
avec les espaces de stockage illimités dans les nuages, pourquoi s’en priver
? Donc, je fouille et je me rends compte
que le précieux n’y est pas. Panique? Bah, pas tant que ça, mais bon, j’ai attendu
au comptoir à objets perdus et grâce à l’aide de la préposée, le téléphone a
été rapidement localisé et mis de côté.
Bon, il ne
manque qu’un détail ; je suis sortie techniquement de la zone des douanes. Je dois retourner, mais je n’ai pas de
billet. Apparemment, ça arrive plus
souvent qu’on pense. On m’explique que
les oublis du genre sont monnaies courantes.
On me donne donc un billet de courtoisie pour retourner au
terminal. Je dois par contre refaire la
queue des douanes. La file s’étend sur
des kilomètres. Littéralement. Je suis Nexus alors par chance, je n’attends
qu’une quinzaine de minutes, ce qui est quand même beaucoup. Après une course de forcenée (mon exercice de
la journée étant ainsi fait par la même occasion), j’arrive en nage à la porte
d’embarquement quittée près d’une heure plus tôt, je récupère le précieux et je
retourne sur mes pas.

J’ai appris
de l’événement encore une fois sur les joies d’oublier des trucs dans les
avions. Moi qui se foutais de la gueule
d’une amie qui avait déjà oublié son portefeuille au même endroit d’un avion d’Allegiant
air lors d’un voyage en Floride... Elle
pourra se payer ma tête maintenant. Quoi que, compte tenu des gaffes que je
fais, ce ne sont certes pas les occasions qui manquent.
J’ai déjà
aussi souvent perdu le chien… mais ça, c’est
une autre histoire.