Souvenirs d'Old Orchard Beach

C’était encore l’hiver.  La neige recouvrait les routes, le congé pascal approchait et je commençais à penser aux vacances. 
2 filles s’appellent et discutent :
« J’ai besoin de vacances, de décrocher »
« En Jamaïque, la plage, c’était bien ; la petite en parle souvent et aimerait retourner à la mer. »
On s’entend sur la période, à la fin des classes, avant le début des camps de vacances.

Maintenant, il reste à trouver la destination pour satisfaire les besoins et tenir compte des contraintes :
-        Une plage, idéalement au bord de la mer, mais pourrait être un lac
-        Un endroit pet & kid-friendly ; mes amis ont 2 enfants et j’ai un gros chien
-        Idéalement accessible en voiture (vu le gros chien encore une fois)
-        Il doit avoir possibilité d’activités pour les enfants
Ça se dessine tranquillement et avant de trop chercher, j’ai un flash.  Le flash de cet endroit où enfant, j’allais avec mes parents, mes cousins/cousines, oncles & tantes et ce, plusieurs étés dans ma jeunesse.
Un endroit qui répond à tous les critères et qui n’est relativement pas trop difficile à atteindre en voiture.


Old Orchard Beach, Maine
Endroit favori des Québécois dans les années 80 selon mon souvenir, mais encore destination très prisée.  En 2007, the Boston globe mentionnait que 6/10 touristes à Old Orchard Beach (OOB maintenant pour les accros des acronymes) étaient des Canadiens-français.  Avec le dollar canadien en baisse, c’était sans doute moins cette année, mais on entendait parler français pas tous les jours à la plage.

Évidemment, OOB, ce n’est pas pour tout le monde.  On peut avoir des raisons de préférer ses voisins.

Pour ceux qui, comme mes amis, n’ont ou n’avaient jamais entendu parlé de OOB, voici un peu la comparaison que je pourrais en faire avec des quartiers de Montréal.
Au Sud, il y a Kennebunk ; c’est le West Island.  Look propret, clientèle aisée.  Dog-friendly oui, mais pour les enfants, c’est moins la destination.
Ensuite, il y a Wells, avec ses refuges protégés et l’estuaire marin ; c’est le Mont-royal et les quartiers environnants. 
Et puis on a Ogunquit, le village gai du Maine où une vitrine sur 2 arbore le drapeau arc-en-ciel. 
Old Orchard Beach, c’est la « Main », la Ste-Catherine, la rue Crescent lors du Grand Prix, la Ronde en été.  La plage est longue et belle. Le parc d’attraction avec sa grande roue ouverte à partir du lunch jusqu’à ce que les touristes soient partis en soirée.  Les jeux et glissades d’eau.  Les stands à patates, à pizza, à beignes, à n’importe quoi qui soit frit.  Le Pier où on marche sur du collant non-identifié potentiellement un mix de sucreries, d’alcool et de fluides corporels douteux. 
Pour des enfants, c’est là que le party est.  Là où l’action se passe.

Après avoir convenu du budget et du concept de vacances, c’est sur le site de HomeAway que nous avons déniché la maison de plage que nous allions louer.  Techniquement pas sur la plage même, mais assez près du Pier pour avoir un écho de celui-ci le soir, les fenêtres ouvertes et suffisamment près pour entendre les trains passer car il y a une voie ferrée très près de la plage à OOB.


Le voyage
Les premiers jours, nous sommes demeurés à Old Orchard pour profiter de la plage et des attraits locaux.  Cueillette de coquillages aux aurores (5AM pour être précise), plage, baignade…  En fait par « baignade », j’entends ici que 2 filles avec les enfants étaient sur le bord, les pieds dans l’eau en disant : « je le fais si tu le fais » et en criant ensuite « c’est froid, c’est froid ».  L’eau à 56F en a découragé plusieurs…  Ça fait 13 Celsius et 286 Kelvin, ce qui demeure froid quel que soit le système utilisé.  (Une amie a d'ailleurs dit en voyant nos photos "me semble qu'il n'y en pas beaucoup qui se baignent.")


Nous avons opté pour un avant-midi à grimper dans des cordages (similaire à « Arbre-en-arbre ») avec la petite et le mini putt tous ensemble en après-midi.  J’ai découvert un talent inédit de mon ami au mini putt, tant au niveau de l’adresse que du comptage des points.  Au 18e trou, on a eu droit à un cri de surprise de la petite « Ma balle!  Ma balle! » en constatant que ladite balle était partie pour toujours en tombant dans le trou...  Émotion similaire à la découverte que le Père Noël n’existe pas.


Le chien dans tout ça?
OOB permet l’accès des toutous avant 10h le matin et après 17h le soir, tous les jours.  Docteur Jones a donc eu l’occasion de courir sur le sable, goûter l’eau salée (une fois, de surprise perplexe parce que c’est mauvais) et de rapporter la balle beaucoup de fois.  Un parc canin est aussi situé à 500m du Pier et la maison offrait une cour clôturée.  Étant donné que je ne voulais pas trop que Jones reste seul dans le jour, j’ai profité des services d’un Dog day care (ou garderie de jour) adjacent aux glissades d’eau qui, pour 20USD permettait la pension entre 7h et 18h.  La pension de jour, ça permet de brûler le chien avec beaucoup d’autres tannants lousses dans le parc.  Le site en question m’a impressionné vu le grand terrain disponible, les enclos fermés individuels (même en garderie de jour) et le personnel sur place en tout temps.  Jones y est allé quelques fois.

Tant qu’à être rendus à OOB, on est aussi allé faire un tour de machine pour explorer les villes avoisinantes. 
Kennebunk et Ogunquit se font bien dans une journée et on avait amené le chien.   Bienvenus partout à Kennebunk où il s’est fait donner des biscuits (douteux car il ne les a pas mangés), les toutous ne sont pas bienvenus partout à Ogunquit.  Juste pour dire, qu’Ogunquit, c’est bien pour les petites boutiques, les terrasses, mais niveau activités, la plage et la route « Marginal way » sur le bord de la mer interdisent l’accès aux chiens, sous peine d’une amende de 100 USD. 

Après la déception à Ogunquit, je me suis dit que je ne ferais pas la même erreur à Portland, or, dans la ville, partout les chiens sont bienvenus ; terrasses, pubs, boutiques, même au train/musée…  Avoir su.
Portland, ça fait penser au Vieux Montréal, incluant le Port évidemment, à la différence que la mer est accessible, contrairement à Montréal où l’accès à l’eau est limité. 
 

L’humain étant un être de routine, on a fini par en adopter une lors du voyage.  Préparation du déjeuner (crêpes, pain doré et beaucoup de fruits) pendant que les enfants regardent Pat patrouille…  (Parenthèse ici au sujet de Pat Patrouille, émission que je connais trop bien malgré que je n’aie pas d’enfants : sérieux, j’ai un chien et bin qu’intelligent, mon chien ne serait pas du genre à sauver une ville.  La mairesse avec sa poule est bonne pour l’asile ou une bonne séance de thérapie et la plupart des personnages, c’est moi ou ils sont carrément tarés ?! – fin de la parenthèse)

Entre resto et soupers à la maison, il s’est bu de très bons vins de circonstance et mangé beaucoup de homards, frais pêchés, les meilleurs.    

Promenade au Fun palace après le souper pour faire quelques manèges qui, soit dit en passant, n’ont pas changé dans les 30 dernières années.  Ce sont les mêmes que dans mon souvenir!  Le carrousel, la grande roue, le Matterhorn, les montagnes-russes, le bateau pirate, la pseudo-pitoune (elle n’est plus à la Ronde, mais il y en a une là) et tous les autres manèges pour tout-petits.  On a eu des enfants heureux d’être contents et on a gagné des toutous qui ne valent clairement pas l’argent investi (mais on paye pour l’expérience-client!)



Le côté obscur de la force
3 intellos anciennement impliqués dans un journal étudiant universitaire ça lève le party en (roulement de tambour) jouant au Scrabble (et en buvant de l’alcool aussi, une fois les enfants couchés) en anglais en plus parce que c’était en anglais que le jeu était disponible. 
J’ai découvert ici le côté sombre de mon ami qui me fait avoir encore plus d’admiration pour sa conjointe, une sainte femme qui l’a épousé il y a 15 ans déjà : il ferme le jeu…  Je ne sais pas si c’est un trouble obsessionnel compulsif non diagnostiqué, comme le lavage de vaisselle chez trop d’ingénieurs que je connais, mais le trouble de « fermer le jeu » consiste en trouver des moyens de faire 2 mots d’un coup le plus possible en se foutant du fait que la personne suivante ne puisse pas placer de lettres…  Triste (comme il dit).
Mais bon, il fallait bien une ombre au tableau de vacances en tous points parfaites autrement, météo incluse.

J’y retourne quand vous voulez les amis.





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