La mémoire est une faculté qui oublie

Partir de la maison et oublier ses clés.
Oublier son passeport lors d’un voyage aux États-Unis.
Oublier son parapluie alors qu’un orage est prévu.

Dans le quotidien, il ne se passe pas un jour sans qu’un oubli du genre survienne.  À moins que ce soit juste moi ?

Dans le cas d’un voyage, j’ai toujours peur d’oublier quelque chose.  Jadis, au début de ma carrière de voyageuse d’affaires professionnelles (!), je faisais des listes, je validais 3X plutôt qu’une pour m’assurer que j’avais tout avec moi.  Évidemment, dans bien des cas, « au pire », on peut toujours trouver un magasin près de sa destination pour trouver les produits de base manquants, mais dans certains cas où le « replenishment » est loin d’être garanti, ce luxe n’est pas possible.   

Cette semaine, je suis à Denver, au Colorado.  Denver est la capitale de cet état et sa plus grande ville avec plus de 600 000 habitants ; si j’avais oublié une brosse à dent (ou dans le cas présent, du rince-bouche), une marche au Target adjacent à mon hôtel permet de résoudre cet enjeu.
Pour un produit de base, ce n’est pas un stress. 
Disons que j’ai quand même la tendance à oublier les essentiels…


Histoire de famille
Je suis de nature distraite.  On ne dirait pas au premier abord, mais c’est le cas et j’ai réalisé très tôt dans mon enfance que je ne retenais pas du voisin, ayant un grand-père notoirement reconnu pour sa distraction, il fallait bien que j’hérite de ce trait de personnalité.
À titre d’exemple classique narré des centaines de fois par ma mère, mon grand-père a déjà arraché par inadvertance le tuyau de pompe à essence d’une station de remplissage après avoir oublié de retirer le pistolet de son propre réservoir…
Autre anecdote intéressante, mon grand-père était le genre de personne à se rendre au garage pour une vidange d’huile, à demander quand sa voiture serait prête et à repartir aussitôt au volant de ladite voiture sans que l’intervention des experts du capot ait eu lieu.

Revenons à nos moutons
Je suis devenue organisée par besoin de survie, mais pas de facto.  Ayant la fâcheuse tendance à oublier plein de choses, j’ai développé des astuces.
Je garde toujours les items de base pour le voyage dans une trousse prête à partir.
J’ai toujours dans mon sac de randonnée les essentiels de plein air.  (Ceux que je n’avais pas, je me les suis procurés).
Je garde mon passeport dans ma sacoche en tout temps.

Pourquoi ? 
Bien oui, j’ai déjà oublié mon passeport à la maison et due revenir chez moi le récupérer après m’en être rendue compte pratiquement à la frontière pour aller à Mansfield.

J’ai oublié des bijoux, des vêtements et probablement plein d’autres items dans les chambres d’hôtels ou dans les voitures de location.  (Je me rappelle entre autre une paire d’anneaux en argent qui valaient plus que le prix de la chambre où je les avais oubliés…)

J’ai déjà oublié mon coupe-vent dans un avion qui me transférait de Tokyo à Taïwan ; par chance, je m’en suis rendue compte à l’aéroport et j’ai couru pour le récupéré.  Normalement, il n’est pas permis de retourner dans l’avion une fois qu’on en est sorti.  Dans mon cas, je crois que mon visage paniqué avec la veine du cou sortie et un air suppliant ont suffi pour que les agents de bord me laissent retourner sur les lieux de l’oubli… 


Cette semaine, c’était une première.  J’ai laissé mon cellulaire dans le compartiment devant mon siège d’avion lors de mon vol Chicago-Denver.  Certains seront sceptiques quant à l’utilité d’utiliser son cellulaire dans l’avion, mais maintenant que les vols de la compagnie United offrent un service de divertissement en vol payant, bien, le cellulaire devient un divertissement plus intéressant. (Non, je ne suis pas rendue au point de débourser 10$US pour pouvoir un film de 2h en avion).
J’ai été chanceuse car j’étais toujours à l’aéroport au moment où j’ai constaté l’oubli du téléphone.  J’attendais au carrousel pour récupérer mon bagage quand mon regard se posa sur une pancarte dont il fallait que je prenne une photo.  C’est la beauté aujourd’hui des téléphones intelligents, tout est raison de photo et avec les espaces de stockage illimités dans les nuages, pourquoi s’en priver ?  Donc, je fouille et je me rends compte que le précieux n’y est pas.  Panique?  Bah, pas tant que ça, mais bon, j’ai attendu au comptoir à objets perdus et grâce à l’aide de la préposée, le téléphone a été rapidement localisé et mis de côté.

Bon, il ne manque qu’un détail ; je suis sortie techniquement de la zone des douanes.  Je dois retourner, mais je n’ai pas de billet.  Apparemment, ça arrive plus souvent qu’on pense.  On m’explique que les oublis du genre sont monnaies courantes.  On me donne donc un billet de courtoisie pour retourner au terminal.  Je dois par contre refaire la queue des douanes.  La file s’étend sur des kilomètres.  Littéralement.  Je suis Nexus alors par chance, je n’attends qu’une quinzaine de minutes, ce qui est quand même beaucoup.  Après une course de forcenée (mon exercice de la journée étant ainsi fait par la même occasion), j’arrive en nage à la porte d’embarquement quittée près d’une heure plus tôt, je récupère le précieux et je retourne sur mes pas.

(La pancarte qui avait attiré mon attention mentionnait un « Tornado shelter »…  Pas trop rassurant dans un sens, mais si je me trouve face à une tornade à Denver un jour, je saurai où me réfugier.)


J’ai appris de l’événement encore une fois sur les joies d’oublier des trucs dans les avions.  Moi qui se foutais de la gueule d’une amie qui avait déjà oublié son portefeuille au même endroit d’un avion d’Allegiant air lors d’un voyage en Floride...  Elle pourra se payer ma tête maintenant. Quoi que, compte tenu des gaffes que je fais, ce ne sont certes pas les occasions qui manquent.


J’ai déjà aussi souvent perdu le chien…  mais ça, c’est une autre histoire.

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