Les types de sentiers pour courir ou marcher avec le chien

Voilà un titre qui dit ce qu’il veut dire.

Décidément, je n’arrive pas à trouver l’inspiration sur la sédentarité et ce n’est encore pas cette fois-ci que j’arriverai à pondre quelque chose de potable sur le sujet.  Un ami Facebook (le genre d’ami qu’on ignore si on serait capable de le reconnaître en « vrai » après tant d’années à converser uniquement via un média social) m’a dit qu’à voir mes photos, je ne faisais pas de génie industriel mais plutôt sherpa au Népal….  Et bien Sherpa, c’est mon hobby.

Une amie a créé un groupe pour indiquer des trucs aux amants de la nature, avec compagnon canin, sur les sentiers accessibles « relativement » près de l’Estrie pour pratiquer des sports canitractés (ou sans traction, mais toujours avec toutou).  Dans mon cas, les sports que je pratique sont le cross-country, trail running, le day hiking (randonnée d’un jour), le « peak bagging », randonnée dont le but est d’atteindre des sommets et occasionnellement, des randonnées over-night en plus de la cani-course, de la cani-trail et de la cani-randonnée.  Le terme « Cani » devant distingue des randonnées que je fais tirée par le chien vs en solo.  

Pour les novices de montagne, de course, de randonnée qui ne connaissent pas démêler les termes, mettons ça simple ; je ne suis pas alpiniste, je grimpe avec ou sans bâtons en course, en job ou en marchant dans un but d’entraînement de courte distance ou pour atteindre des sommets.  J’ai décidé de former un groupe pour faire du trail running au bureau.  Notre compagnie a pour slogan « off-the-road » et j’embrasse le slogan au quotidien (et oui, pour ceux qui se posent la question, il m’arrive de prendre le champ et pas toujours volontairement.)


Donc, de quoi ça a l’air un sentier de randonnée ou une trail pour courir?  Peu importe la surface du terrain, de base, ce n’est pas de l’asphalte.  J’ai lu beaucoup sur le sujet et j’ai fini avec l’expérience par distinguer différents types de terrain et de dénivelés.  Quand on me demande des recommandations de sortie de weekends, c’est donc sur ces lectures et ces expériences que je me fie et bien que je ne vise pas l’Everest, ni l’Aconcagua ou le Kili, (j’ai des amis plus hots que moi et plus crinqués qui ont fait ça), voici les types de terrain sur lesquels je pratique mes sports.
Mon but est de pouvoir fournir une référence autre que les traditionnels « facile, difficile » terme que je vois sur les sites web ou dans les livres dans un but de pratiquer le sport avec son compagnon poilu à 4 pattes.


Le sentier « lisse », catégorie cani-course
Pour la course, les surfaces les plus rapides sont la terre battue, le sentier gazonné ou le gravier.  Dans tous les cas, en début de saison quand le sol est encore dur et gelé ou en fin de saison avec de bonnes pluies, on ne pourra pas aller aussi vite, mais règle générale, ce type de sentier est bon pour la cani-course car il permet au chien et au maître de courir sur une surface lisse sans l’inconfort du choc sur les genoux en course sur terrain asphalté.


Le sentier « technique », catégorie cani-trail
Le sentier technique demande plus d’attention que le sentier lisse de par les obstacles qu’il comporte : des racines, des passages étroits, des roches, etc.  Tous ces obstacles sur le sentier font en sorte qu’on doit réduire la vitesse, surtout si le chien qui nous tire est un labrador de 90 livres qui a pas compris que « woh-woh-woh » ou « Arrête Jones » veulent dire de ralentir et non de courir plus vite après un écureuil pendant qu’on joue à la sœur volante en arrière.
Après, le niveau de difficulté technique des sentiers (référence au scrambling) ainsi que l’inclinaison du terrain et le dénivelé de la randonnée servent à définir si on peut ou non pratiquer le sport cani-tracté.  


Le sentier de cani-randonnée 
Pour la cani-randonnée, le sentier comprend ou non des obstacles (roches, racines, etc.) et il a un dénivelé ne permettant pas de courir de façon soutenue plus de quelques kilomètres.  Il est possible de courir en descendant le sentier ou en le montant sans avoir à utiliser les mains pour s’agripper en se faisant aider par la puissance du chien qui nous tire, mais l’effort est plus intense qu’en cani-trail.

Maintenant, pour les randonnées où l’on peut faire du dog hiking (où le chien porte ou non un sac à dos avec du matériel et de la nourriture), je vais utiliser les termes de sentier de l’AMC (Facile, modéré ou Ardu) combinés aux termes d’alpinisme (Scrambling 1 à 5).  Je ne pratique pas l’alpinisme aussi, les ascensions de sommets que je fais sont « non-techniques » soit, sans besoin de harnais, de cordes et mousquetons pour les atteindre.  En partant, dès qu’un sentier contient une catégorie « Scrambling », ça veut dire qu’à un moment donné, nos mains vont servir pour grimper.  Même sans corde ou autre équipement, ça signifie que le chien ne doit pas nuire aux manœuvres d’ascension pour éviter les blessures.


Le sentier de randonnée facile (Easy hikes)
La randonnée facile prend moins de 2 heures à réaliser, dépendamment de la distance et du dénivelé, mais aussi selon la forme physique que vous êtes seuls à connaître.  
La règle du pouce s’applique ici pour calculer si une randonnée est possible dans un tel délai mais en gros, on parle de moins de 1200 pieds (ou 360 mètres) de dénivelé combinés avec une distance totale de randonnée de moins de 10 km.  Si on fait une distance de 6km en 1 heure normalement, il faut ajouter 20min par 500 pieds de dénivelé pour savoir si on y arrive.  



Le sentier de randonnée modéré (Moderate hikes)
La randonnée modérée se fait en une demie-journée, soit entre 2 et 5 heures.  On peut faire plus de distance que la randonnée facile (jusqu’à 16km) et/ou augmenter le dénivelé jusqu’à 2400 pieds (ou 720 mètres).  D’un point de vue difficulté technique, on est toujours capable d’être cani-tracté même avec un gros chien dans les sentiers modérés, comme dans les faciles, par contre ni dans un cas ni dans l’autre, on a du à faire du « scrambling ».
Le terme Scramble signifie que l’on doit user de l’une de nos mains pour nous aider à l’ascension du sentier.  On est à la limite de l’alpinisme en scrambling de catégorie 5 et le scrambling de catégorie 1 indique qu’on aura à se tirer sur des portions de la randonnée.


Le sentier de randonnée ardu (Strenuous hikes)
Rendu là, les notions de distances et de dénivelé ne s’appliquent plus pour le calcul de la durée de la randonnée en raison de la technicité du sentier.  J’ai fait de la cani-randonnée en sentier ardu et c’est possible, mais avec un gros chien qui tire, j’avais mal aux hanches les jours suivants…  Sur le long terme, bonjour blessures au dos et douleurs articulaires.  
La randonnée ardue peut prendre jusqu’à 10 heures à réaliser en été ou à l’automne. (En hiver, le froid, la surface (glacée, enneigée ou tapée) et le vent peuvent transformer une randonnée légère en randonnée ardue voire impraticable, il faut donc vérifier avant de partir et avoir les bons équipements avec soi).
En une journée, on peut fait jusqu’à 20 miles de distance (32km) combinées à un dénivelé pouvant aller jusqu’à 4500 pieds (1400 mètres).  
Par contre, avec un chien, à moins d'avoir un chien marathonien, passé 20km dans une journée, c'est poussé un peu (et oui, je sais que j'ai fait bien pire, mais c'est pas une raison pour faire comme moi)

Aussi, plus le sentier est « steep » ou raide, moins on peut faire de distance dans la journée et si on ajoute une combinaison de section « scrambling », le temps s’étire en fonction de notre capacité à affronter les obstacles. (Et c'est la même chose pour le chien!)

Par exemple, la première fois où j’ai fait le Mont Jefferson par le Caps Ridge trail, je me disais « bah, ce n’est que 8km et 2700 pieds de dénivelé donc environ 1h20 pour la distance de 8km + 1h20 pour le dénivelé de 2700 pieds, donc facile en moins de 3h.  Erreur.  J’ai pris 3h45 pour la randonnée en raison des sections de scramble 2 et 3 plus faciles à monter qu’à descendre.  
Une dame y était avec son Shih Tzu.  Nul besoin de dire que la vue du « mur » sur le ridge l’a fait rebrousser chemin.




Les endroits pour la cani-randonnée 
Aux États-Unis, dans la plupart des Parcs nationaux, il est accepté que l’on pratique la randonnée avec son chien sans que celui-ci ne soit attaché selon les états et les endroits, il vaut mieux vérifier avant.  Dans les Adirondacks par exemple, les sentiers accessibles par l’Ausable Club près de Keene sont interdits aux chiens en tout temps, attachés ou non.  Évidemment, les privilèges d’avoir son chien « lousse » signifient que nous sommes tous responsables du bon comportement de ce dernier à l’approche d’humains ou d’autres chiens.  C’est toujours vrai bien sûr, donc même chose dans la nature.


Les références
Pour ceux et celles qui voudraient faire du « peak bagging », les options dans le Nord-Est américain vous tiendront occupées quelques années, comme le défi des 115 montagnes de plus de 4000 pieds du Nord-Est américain (que je fais en ce moment),la long-trail du Vermont (que j’aimerais faire) ou même l’Appalachian trail en thru-hike (que je ne suis pas encore assez crinquée pour même penser faire dans mes rêves les plus fous…  Je me suis contentée de regarder le film « A walk in the woods » en riant).
L’incontournable référence : le “White Mountain Guide: AMC's Comprehensive Guide To Hiking Trails In The White Mountain National Forest” avec les cartes de référence des sentiers.  (L’AMC ou Appalachian Mountain Club a été fondé en 1876 aux États-Unis à Boston et a des chapitres entre autres dans le Maine, au New Hampshire et dans l’état de New York)

Les randonnées sont bien expliquées et j’ai commencé en faisant celles recommandées à la fin de chacune des sections du guide.  Elles sont classées par niveau « Easy », « Moderate » et « Strenuous » avec les distances décrites et un approximatif du temps que ça peut prendre pour faire le sommet.

Vous pouvez ensuite trouver plusieurs blogs (ceux que je consulte : www.lesiteayvon.com, www.alexhike.com), groupes Facebook ou référence web (www.4000footers.com), mais ultimement, une boussole et une carte sont à prévoir quel que soit la randonnée.  Les cartes de l’AMC et celles du National Geographic sont plastifiées et faciles à lire.  

C'est le printemps, allez dehors!

Commentaires

Messages les plus consultés de ce blogue

Que faisions-nous avant le GPS?

La Traversée de Charlevoix, avec une pré-ado!

Dire que c'était ça ma vie avant....