Voyage à l'Île, avec le chien...

Depuis que je voyage un brin trop intensément pour le travail, je suis quelque peu blasée, hum, blasée n'est sans doute pas le mot, disons épuisée des voyages pour la simple et bonne raison qu'être à l'extérieur de chez soi, loin de sa routine, de ses repères, ça fatigue.
Rien de tel que rester chez soi, en sweat pants, avec son chien, faire sa propre nourriture, dormir dans son propre lit...  Voyager pour le travail implique de laisser le chien en pension (ou chez des amis / famille) et je suis plutôt du genre à l’amener partout avec moi le reste du temps.  C’est quand même un gros chien (93 lbs) qui aime courir après les chats et écureuils et qui tire quand il voit une créature à 4 pattes de cette nature sur son chemin…



Je n’avais donc pas vraiment trop de plan vacances cette année et après un épisode de bronchite sinusite qui aurait pu mal finir s’étirant durant les mois de juin et juillet, je me suis dit que partir en vacances, c’était une bonne idée.  Maintenant, avec le taux de change défavorable aux USA pour les Canadiens, le traditionnel camping au New Hampshire me tentait moins alors j’ai voulu opter pour un voyage de ce côté-ci de la frontière qui soit « dog-friendly » et permettant un dépaysement et le repos dont mon corps avait besoin.
Les plans de base de partir entre filles (avec 2 chiens) ayant changé, j’ai gardé ma destination, l’Île du Prince-Édouard mais avec des partenaires de voyage différents, soit mes parents.

Pourquoi cette destination?  J’entendais mon ami Yannick parler de ses vacances annuelles en famille (il y va depuis 12 ans, à chaque année) et les mérites du lieu ont fait le reste : la mer, une température plus fraîche (Véro aime pas la chaleur), la tranquillité, la beauté des lieux, les activités et les attraits culinaires.
Des huîtres, les patates Cavendish, du homard…  Comme Homer Simpsons devant un beigne, je bavais juste à y penser.

À savoir avant de partir

Où loger avec le chien
Planifier le voyage avec le gros chien implique de trouver des endroits où ce dernier sera le bienvenu.  Le site de tourisme de l’Ile (https://www.tourismpei.com/fr/ipe-hebergement) a été fort utile au niveau de la recherche avancée qui permet de trouver les endroits où l’animal de compagnie est accepté.  Évidemment, les sites comme Trip advisor ou Expedia permettent aussi ce genre de recherche, mais une fois la destination choisie, j’ai quand même validé avec les endroits pour ne pas avoir de mauvaise surprise en partant si le gros chien (je répète, 93 lbs) causait problème et quels étaient les frais pour le chien.  Certains hôtels chargent des frais allant jusqu’à 50$ supplémentaire par séjour pour le compagnon canin, d’autres imposent des charges journalières, alors mieux vaut éviter les surprises.  



Nourriture
Pour la nourriture du chien, puisque j’ai décidé de passer par le Québec et le Nouveau-Brunswick et non par le Maine, je n’ai pas eu à me préoccuper de la déclaration aux douanes par rapport à la nourriture.  Si j’avais décidé de passer par le Maine, j’aurais consulté le site des douanes américaines, garder la nourriture dans son contenant scellé d’origine exempt d’agneau, mouton ou chèvre avec la preuve d’achat... (https://help.cbp.gov/app/answers/detail/a_id/82/~/travelers-bringing-food-into-the-u.s.-for-personal-use), voici d'ailleurs un extrait du site en date du 2 septembre 2016.

“Food products from Canada, including pet food and fresh (frozen or chilled), cooked, canned or otherwise processed products containing beef, veal, bison, and cervid (e.g. deer, elk, moose, caribou etc.) are now permitted from Canada in passenger baggage. Products containing sheep, lamb, or goat will not be allowed entry. Food products should be commercially packaged and sealed with ingredients listed in English.”


Le trajet en voiture s’est passé sans encombre, incluant les pauses à l’aller (et au retour) car le trajet en passant par le Québec a été fait en 2 jours (1130km, environ 10h30 sans les arrêts au total pour se rendre).  

J’ai toujours un certain stress par contre avec les voyages en voiture pas tant le trajet comme tel mais plus l’arrivée, le déchargement du stock et la gestion du chien entre les deux…  Il semble que le voyage soit aussi (sinon plus) excitant pour lui que pour moi mais je n’ai pas eu de raison de m’inquiéter ici et j’ai réalisé en arrivant à l’île que non seulement les chiens sont bienvenus, mais acceptés pas mal partout.  

À l’exception de la plage du parc national de l’île accessible à Cavendish ou Greenwich qui ne permet pas l’accès aux chiens entre le 1er avril et le 15 octobre, ils sont admis partout ailleurs, en camping ou aux aires ouvertes ainsi que dans tous les autres parcs provinciaux, incluant les plages.


Jones a fait sa star à Charlottetown où les passants me demandaient des infos sur lui et voulaient le flatter (sans compter qu'il s'est fait donner des biscuits et gâteries le dimanche au marché) et lors d'un arrêt improvisé à Alberton, un tenancier de pub m'a même invité à le faire boire de l'eau aux contenants disposés à son établissement à cet effet quand il m'a vu marché avec lui.  Disons que c'est rare que j'ai eu droit à un tel traitement de ce côté-ci de la frontière.


Étant donné que j’y étais à la fin de l’été, l’achalandage des touristes avait passablement diminué et le cabot a eu la chance d’avoir des plages pour lui tout seul.  C'était d'ailleurs une première pour beaucoup de choses durant ces vacances ; première baignade en eaux salées, chien qui court vers l’eau ne se doutant pas que « ça goute drôle » jusqu’à la première lampée et le regard du chien à mon égard en voulant dire « come on, c’est quoi l’arnaque avec cette eau ?! », première excursion d'une semaine loin de sa maison, première fois où il a vu un héron, première fois où il a vu des renards...

Parenthèse
French River n'est pas qu'un village de pêcheurs où je dois avouer avoir eu la chance de déguster les meilleures huîtres à vie (meilleures qu'au Japon ou dans le sud de la France, rien de moins), mais ce fut aussi à une autre époque un endroit où on faisait l'élevage et le commerce du renard (pas sûre si c'est de traite de fourrure dont on parle ici, mais commerce tout de même).  Bien que cette entreprise ne soit plus dans les environs depuis des décennies, il subsiste à l'état sauvage nombreux spécimens facilement observables dans les champs avoisinant qui n'ont d'ailleurs pas évité le regard du chien susmentionné.  Quel ne fut pas mon bonheur un matin frais où j'avais décidé de courir avec lui de me ramasser littéralement dans le décor après que Jones ait vu un renard qui avait manqué à ma vigilence.  Joie.

Je partais dans l'optique de me reposer et repos ce fut, tant pour moi que mes compagnons de voyage humains et canin.  (On a quand même fait quelques activités avec sans chien comme jouer au golf sur des terrains magnifiques et visiter la maison d'Anne).

Définitivement un endroit à mettre sur la liste des bons endroits pour voyager avec un chien et je devrai forcément y retourner.


Anecdote
L’eau à la plage près de French River où j’étais devait osciller aux alentours des 15C et malgré le froid, j’ai quand même risqué une baignade avec Jones, mes parents observant la scène de la plage.  Après quelques saucettes et séance de lancers de balles, on s’apprête à partir et c’est là que Jones décide de se rouler de tout son long dans le sable.  Chien mouillé, sable mouillé, vous voyez le topo.  Regards éberlués et fous rires des vacanciers qui regardaient pendant que je regardais Jones avec incrédulité en me disant "Sérieux?" 

Ça a pris une autre baignade pour enlever le plus gros du sable, mais j'ai eu droit à quelques cuillères de sables rouges qui ont suivi le chien de l'île à Magog.  Pas de stress, j'ai un bon endroit pour le toilettage du toutou.


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