La courtoisie à travers le monde

Je circulais à vélo sur nos belles routes de l’Estrie avec une amie, discutant voyage (!) et le sujet a bifurqué sur la courtoisie routière.  

Parenthèse sur la courtoisie routière
Les automobilistes peuvent être cyclistes et même piétons.  Les 3 groupes ne sont pas mutuellement exclusifs.
Ceci dit, à écouter certaines personnes, il semble que nous ayons 3 groupes distincts.  Il n’est ainsi pas rare que les automobilistes pestent contre les cyclistes ou les piétons et vice versa.  Je peux comprendre qu’il y ait des rebelles dans les usagers de la route quel qu’en soit le groupe, mais ultimement, la route appartient à tous ses usagers.
J’ai pour attitude de me dire qu’en auto, on peut aller plus vite que le piéton ou le vélo et qu’aucune réunion, aucun rendez-vous, ne mérite de ne pas ralentir en présence de l’un ou l’autre.
Par ailleurs, pour ceux que j’entends dire « les vélos, c’est fait pour aller sur les pistes cyclables », et bien, pour moi, un vélo de route, c’est fait pour la route.  Différente opinion, voilà tout.


Anecdote fort peu courtoise
Lors d’un voyage en cyclotourisme de plus de 1000 km, du Québec au Maine en passant par le Vermont et le New Hampshire, j’ai eu le privilège de constater à quel point la courtoisie diffère entre le Québec et nos voisins du Sud.
Alors que j’ai eu droit à des doigts d’honneur et des insultes sur la 112 entre Eastman et Orford sur mon vélo de cyclotourisme avec mes 45 lbs de matériel, l’accueil fut toute autre dès la frontière américaine traversée.  D’abord, les douaniers du petit poste frontalier dans le coin de Stanstead ne croyaient pas que des gens soient assez fous pour faire ce genre d’aventure à vélo (surtout qu’il pleuvait à ce moment-là…)

Ensuite, les véhicules ralentissaient, les gens envoyaient  la main et plusieurs camionneurs ont offerts d’aider à amener les vélos au prochain village en raison de la température si peu clémente.


Ce qui amène à notre réflexion sur la courtoisie routière…  J’ignore pourquoi nous sommes si peu courtois ici, mais en parcourant quelques endroits, j’ai constaté qu’il y a mieux (et pire).
Et pourquoi ici spécifiquement?  Au Nouveau-Brunswick, il suffit qu'un piéton porte son regard sur une route et ce sont tous les véhicules qui s'immobilisent.  Même chose en Ontario, du moins, les endroits où je suis allée.


En Belgique, les cyclistes et les piétons sont considérés comme des usagers faibles, alors en cas d’accident, ils ont une protection supplémentaire.  « Celui qui renverse un cycliste doit non seulement indemniser les dédommages physiques mais également les éventuels dégâts aux vêtements et aux lunettes. Cette règle vaut d'office, indépendamment de la question de la responsabilité de l'accident. » La règle pour le piéton s’applique également. (Information tirée du Portail Belgium.be).  
Il n’est pas obligatoire de porter un casque et/ou une chasuble auto-réfléchissante, mais j’ai observé l’usage tant à Ghent qu’à Bruxelles.  La chasuble, qui jusqu’à lors dans mon esprit était un vêtement appartenant davantage au clergé, auto-réfléchissante, doit par ailleurs obligatoirement être portée par un automobiliste ayant à effectuer une manœuvre hors de son véhicule, par exemple, changer une roue…

En France, les règles sont similaires à la Belgique et les cyclistes sont nombreux, on s’en doute bien, et il n’est nullement nécessaire d’être adepte du Tour de France pour imaginer l’importance du vélo en France.  Entre outre, quelques particularités supplémentaires : le vélo français doit disposer de catadioptres (dispositifs rétro-réfléchissants) et le port d’un gilet rétro-réfléchissant certifié est obligatoire la nuit ou lors de faible visibilité.
Les Belges sont dans les plus courtois selon ma perception personnelle bien sûr, avec les Français…


En Roumanie, outre dans les grandes villes où j’ai observé quelques rares cyclistes (le vélo étant plus utilisé à fin de locomotion qu’à fin d’entraînement), ce que j’ai davantage observé et ce, il y a plus de 10 ans en Transylvanie, ce sont des incidents potentiels impliquant les piétons.  C’est tristement un des pays où le nombre de décès de piétons est le plus élevé d’Europe et ce, malgré certaines règles plus sévères que les nôtres, sur l’alcool au volant par contre…  (Tolérance zéro, donc pas de 0.08, c’est zéro).

Bien que plusieurs y pratiquent le vélo, malgré les routes cahoteuses, il ne me viendrait honnêtement pas à l’esprit, même pas proche, de m’aventurer en vélo au Sri Lanka.  Déjà, prendre la route comporte ses risques, moi qui me suit fait rentrer dedans par un autobus (en fait, l’auto de mon chauffeur a été accidentée…); il n’y a pas de règles qui encadrent les usagers de la route, quels qu’ils soient.

La règle de la main s’applique ici.  Il s’agit littéralement d’arrêter, pour le piéton, le trafic avec la main bien en vue et de foncer.  Aucune autre façon d’y arriver.  
Disons que ce n’est pas un modèle à suivre.

J’ai songé à vivre en Thaïlande, pays où le rythme en général est calme (à part les soirs de weekend lors de marché public).  Par contre, sur la route, ni en vélo, ni en scooter, ni en automobile je ne m’aventurerais (ils conduisent de l’autre côté, mais c’est surtout l’affluence de véhicules, en particulier à Bangkok, qui cause problème.  

L’un de mes coups de cœur, dont j’espère bien pouvoir fouler le sol à nouveau, est le Japon.  Je ne sais pas si c’est bien de courtoisie dont il est question, mais le respect, l’organisation, l’ordre amènent un calme dans les déplacements, peu importe le moyen de locomotion.  J’y ai surtout utilisé les transports en commun et mes 2 pieds, mais les vélos, les automobiles, tous circulaient dans le calme et le respect des règles.  J’ai un petit côté rebelle quand même mais…   



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