Les partenaires de voyage... parce qu'on n'est pas toujours en solitaire
Bon, d’abord,
je sais que j’ai intitulé ce blog comme étant un guide de survie pour voyageur
solitaire, mais il arrive qu’on voyage à plus que une personne et dans certains
cas, le partenaire de voyage aura une influence sur le désir ou non de revivre
une expérience accompagnée dudit partenaire.
Voici donc
quelques partenaires de voyage plus ou moins fictifs (je tais les noms et j’avoue
exagérer la réalité un brin pour rendre la lecture intéressante… mais si
certains d’entre vous se reconnaissent, je nierai quelque lien que ce soit avec
nos expériences collectives passées.)
À noter que
le surnom du voyageur ne fait pas nécessairement référence à un sexe en
particulier et le genre a été choisi pour faciliter le descriptif.
L’avare
Certaines
personnes mangent pour vivre, d’autres (dont je fais partie) vivent pour
manger. Ce côté épicurien que j’ai se
heurte à la personnalité de l’avare. Qu’il
soit adepte de simplicité volontaire ou non, l’avare regarde bien à la dépense,
ce qui en soit, n’est pas un mal sauf si vous vous dites qu’en vacances, au
diable la dépense alors là, l’avare et vous, ça ne fonctionnera pas du tout.
L’avare va
préconiser des plaisirs simples en voyage : faire du camping, se balader,
lire sur la plage, prendre des photos et il préfèrera faire sa nourriture
lui-même plutôt que d’aller au resto.
Dans les faits, si on veut voyager à peu de frais, c’est le partenaire
idéal, par contre, mieux vaut avoir défini avant de partir certaines balises à
voyager ensemble.
J’ai
entendu des histoires d’horreur entre partenaires de voyage qui ont mal tournées
en raison des finances et puisque l’une des raisons numéro 1 de conflit dans
les couples est l’argent, il n’est pas étonnant que le sujet soit tout aussi
épineux en voyage.
J’ai
malheureusement appris à la dure cette réalité avec un sujet particulièrement
avare qui ne buvait pas d’alcool (c’est bien trop cher) avec qui j’ai passé une
semaine dans un obscur camping marécageux (ça existe) en période de canicule à
lire en me faisant dévorer par les moustiques…
Nul besoin de dire que ce fut le premier et dernier voyage avec le
partenaire en question. (Et je n'ai pas conservé de photos de l'expérience, le camping ci-haut était en fait très bien)
Le grognon
Le grognon
est le partenaire de voyage qu’on a carrément le goût de pousser en bas du
bateau (ou de n’importe quel véhicule en mouvement) a un certain moment du
voyage. J’ai surtout voyagé avec des
partenaires grognons par affaires, mais aussi en vacances. Le partenaire grognon est très difficile à
vivre et est pris avec des pincettes.
Quand les plans de voyage qu’il a en tête ne vont pas comme il avait
prévu, c’est la catastrophe. Alors on a
droit à une personne qui boude (ah! Le fameux
côté passif-agressif…), qui se frustre et qui va rester dans une humeur grognonne
pour un temps indéterminé.
La
meilleure façon de gérer le grognon est l’alcool… ok, ce n’est pas nécessairement une façon de
gérer le grognon, mais par expérience, ça rend le grognon amorphe ou joyeux
donc moins grognon.
La pire façon de gérer le grognon c'est de mentionner qu'il est grognon ou l'amener dans une grande foule. Là tu as un grognon encore plus mécontent.
L’abeille
L’abeille
est le type de voyageur à tout connaître sur la destination du voyage avant d’y
avoir mis les pieds. Elle a lu sur internet,
a consulté des sites comme TripAdvisor au sujet des endroits à voir, a bien sûr
un guide comme Le Routard ou le Lonely planet de l’endroit en question et sait
quelques mois à l’avance dans le détail quels seront TOUS les lieux où elle
visitera, mangera, logera, etc.
L’horaire
détaillée à la minute près pourrait en décourager plus d’un genre : « tu
veux vraiment faire tout ça en 10 jours
??? » Vous vous sentez comme
dans ces sitcoms à la télé où l’européen débarquant à Montréal désire faire un
tour aux Rocheuses le lendemain et au Rocher percé le jour d’après…
Le côté
positif de voyager avec une abeille c’est qu’on est carrément pris en charge
par l’agenda de l’abeille; l’abeille a tout prévu, tout organisé et sait tout
ce qu’il faut faire. Pour certains, l’absence de spontanéité
pourrait être un désavantage majeur, mais dans mon cas, étant en organisation
du travail, j’apprécie énormément quand je n’ai pas à organiser, donc je suis l’abeille
(et il est clair que mon côté passif-agressif développé au fil des ans au
contact du grognon refait surface à l’occasion et l’agenda va prendre le bord
quelques fois au grand désespoir de l’abeille…
Les abeilles de mon entourage ne m’en tiendront pas rigueur car j’apprécie
beaucoup les avoirs comme amies.)
Le party animal
Ce voyageur
est attiré par la foule caractéristique des grandes villes où les événements
plus ou moins mondains se bousculent permettant une sélection des meilleurs
endroits pour boire, manger et faire la fête.
Au programme, se lever tard (pour ceux qui me connaissent, je considère
me lever tard quand je me lève après 8h, or ici, se lever tard ne fait pas
référence à ma définition personnelle de la chose et pour faire simple, on
parle ici de se lever passer 11h le matin), boire beaucoup de café, organiser
les plans de fête et ménager ses énergies dans la journée afin d’être bien éveillé
le soir et pouvoir veiller jusqu’à la fermeture des bars.
Un voyage
dans une grande ville prend une tout autre tournure avec le Party animal ; on
découvre des coins qu’on n’aurait sans doute jamais pensé voir à jeun ou même
en plein jour et c’est clair qu’après quelques jours de ce régime, on (on étant
la personne qui parle) est brûlée.
(Alors vous pouvez imaginer que 2 jours avec des partys animals à
Bangkok, ça use.)
L’homme des bois
À l’opposé
du spectre du voyageur précédent, l’homme des bois se lève à 5h tous les
matins, mange bio, est capable d’abattre un arbre à mains nues, peut partir un
feu avec une loupe et une roche, peut attraper un saumon avec ses dents… Vous
voyez le topo. Et non, bien que je
réponde à certains des critères susmentionnés, je ne suis pas ce voyageur car
si je l’avais été, je ne serais sans doute pas restée prise dans le bois comme
je relatais à un blog précédent (voir mai 2015…).
Ce voyageur
est le partenaire de camping idéal (et on pourrait sans doute ajouter pour la
pêche, la chasse, l’expédition en canot rabaska, le kayak ou la randonnée en
contrée subsaharienne.), car il a tous les outils essentiels, il est
débrouillard, il n’oublie pas sa boussole en randonnée, il est en condition
physique A1 et si jamais on tombait nez à nez avec un ours, l’ours demanderait
sans doute pardon à genou pour la rencontre fortuite et repartirait la tête
basse en signe de soumission.
Évidemment,
l’inconvénient ici est que si on tombe effectivement sur un ours lors d’un
voyage en forêt seul avec l’homme des bois, il se peut aussi que ce dernier ne
décide de détaler en vitesse auquel cas, vous êtes cuits (car il est en bien
meilleure forme physique que vous et l’ours va vous rattraper avant lui…)
Ours mis à
part, le côté particulièrement intéressant de voyager avec l’homme des bois c’est
que peu importe ce qui se passe, vous allez revenir à la civilisation.
La poule de luxe
La poule de
luxe est le genre de personne à amener 38 bikinis pour un voyage d’une semaine.
Elle a
comme réflexe d’acheter un parasol et un guide des plages locales (parfaire son
bronzage étant le must des vacances), mais pourrait négliger d’acheter de l’eau.
Par
ailleurs, la poule de luxe est le genre de personne a déjà dédaigné la
nourriture de rue sur bâton du Shilling Night market à Taipei – « C’est
tellement pas hygiénique! ». (J’avoue
que moi-même, je trouvais ça douteux par endroit, mais voir la face de la « poule
de luxe », valait une indigestion le lendemain matin).
Disons que
c’est pas si poule de luxe que ça ; après tout, je ne fréquente pas Paris
Hilton ou Kim Kardashian (!?) mais c’est le plus près de ce qui se rapproche de
la poule de luxe.
Ceci étant
dit, j’ai à un moment ou l’autre été le reflet de tous les compagnons de voyage
mentionnés ; grognonne (même quand c’est pas la fameuse période du mois), poule
de luxe (amener ma nourriture lors de voyages au Sri Lanka, ça, c’est assez
poule de luxe), party animal (parce que j’étais dans le groupe et j’aime encore
mieux un voyage accompagné que seule et si on sait qu’on voyage avec l’avare
on peut toujours prévoir en conséquence.
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