Voyager seule, avec une famille ; la semaine

Ça a pris quelques temps avant que je trouve un angle pour l’histoire.  Le boulot, le temps des fêtes, un autre voyage d’affaires au Sri Lanka et un déménagement ont occupés mes derniers mois…  Donc retour sur des vacances de rêve, dans un lieu de rêve, incluant sable, chaleur, mer, de l’excellente nourriture, beaucoup d’alcool…  les personnages de Sesame Street et bien des enfants.

Je vous laisse imaginer le topo.  Nous arrivons dans un complexe tout-inclus à Négril, en Jamaïque. Une famille : le père, la mère, les 2 enfants, une fille de 5 ans et un garçon de 18 mois avec moi, l’intruse. 


La fameuse formule tout-inclus
Je l’avoue, je suis loin d’être fan des formules tout-inclus.  « Then again », quand tu voyages seule, pourquoi se bâdrer* de séjourner en tout-inclus alors qu’il y a tant à faire et à explorer à l’extérieur du complexe hôtelier ?  J’y suis déjà allée.  Seule.  L’expérience a coûté cher car, n’étant pas de nature à me faire griller des 2 bords sur la plage, j’ai payé à chaque jour beaucoup de pesos pour faire des activités touristiques.  Ça finit par coûter si cher en fait, que la formule tout-inclus ne devient pas un bon rapport qualité-prix.
* Verbe propre au langage populaire québécois, dérivé de l'anglais "bother", il marque l'action d'ennuyer, d'embêter, de déranger quelqu'un. 

Évidemment, ceci est vrai quand on voyage seul.  On prend le sac à dos, on se laisse guider par nos envies personnelles et la notion d’horaire devient soudainement un concept très abstrait.

Quand mes amis m’ont initialement proposé de passer des vacances avec eux, ils connaissaient mon intérêt mitigé envers les formules tout-inclus.  D’abord, Véro, elle est willing, comme on sait; voyager seule et voyager avec d’autres, ce n’est pas pareil et bien que je voyage beaucoup seule, par affaires principalement bien que j’ai combiné les 2 (affaires/agrément) plus d’une fois, lors du voyage par agrément, avec des amis de surcroit, qui organisent en plus, je vais saisir l’opportunité et « go with the flow ».  Ensuite, comme je mentionnais la notion organisation, mon travail comporte une importante dose d’organisation : organisation du travail, gestion de projets, suivi d’initiatives d’amélioration, bref, j’organise, je connais l’effort associé à l’organisation et quand ce n’est pas moi qui organise, je suis bien contente.  Tenez-vous le pour dit.

Ensuite, pour quiconque a des enfants en bas âge, il ne me viendrait pas à l’esprit de faire autrement que d’y aller en formule tout-inclus à moins d’avoir énormément de moyens...


Donner un peu de répit aux parents (objectif) et être, accessoirement, une mauvaise influence pour l’enfant (conséquence non désirée)
En tant qu’intruse dans la famille, j’ai permis de donner un peu de répit aux parents… (C’était dans l’entente de départ pour lesdites vacances).  Et on s’entend, j’adore les enfants bien que n’ayant pas eu la chance d’en avoir moi-même, drame de ma vie, et ce serait l’occasion pour moi de jouer la mère de substitut.

La chambre
Mes amis et moi ne partagions pas la même chambre, il va sans dire.  Nous avions respectivement 1 chambre avec très grand lit pour moi et la même chose pour eux, plus un sofa-lit pour les enfants. 
Assez tôt dans le voyage, il a été convenu par leur fille (dont je suis l’idole) que cette dernière dormirait dans la chambre de Véronique.  Ce serait gagnant-gagnant pour tout le monde ; les parents ayant 1 enfant pour la nuit, de plus longues nuits de sommeil pour la jeune fille, sans interruptions pouvant être causées par son jeune frère et une leçon pour Véronique sur la gestion d’un enfant…  Pour ceux qui pensent que j’ai trouvé ça rough, détrompez-vous.  Après tout, je suis déjà lève-tôt, couche-tôt et je me suis souvent occupée d’enfants.  Ceci étant dit, je n’ai pas songé un seul instant à sortir du resort.  Avec les enfants, la gestion des siestes et des repas ne permet pas la même flexibilité que ce à quoi je suis habituée.

Une soirée (et vice versa)
J’ai aussi offert une soirée aux parents, qui ont consciemment (faut le faire) pris le risque de me confier leur progéniture pour quelques heures lors d’une soirée.
2 enfants, 1 nounou de service.  C’était le plan.  Au programme, aller au buffet sur la plage, participer à l’activité familiale offerte et ensuite voir le spectacle de fin de soirée où les parents viendront nous joindre.  Tout ceci semble simple.  Grave erreur.
  1. La nourriture : comment préparer 3 assiettes au buffet en ayant un enfant en poussette et seulement 2 mains.  Im-pos-sible.  La solution : ne se contenter que de 2 assiettes d’une main, avec la poussette dans l’autre.  J’ai quelques livres en trop (me dis-je) alors c’est bien de sauter un repas…
  2. L’activité familiale : encore une fois, ça rate un peu.  Le soir, la plage, il y a des moustiques…  (C’était bien avant qu’on entende parler du zika) aussi après une quinzaine de minutes à se faire dévorer par les moustiques, plan B, aller courir en rond autour d’une table près du comptoir à pâtisseries. 
  3. Le spectacle de fin de soirée : on ne s’est finalement pas rendus là.  Un resort, c’est pas si grand, alors en faisant des ronds près du comptoir à pâtisseries, les enfants ont vu leurs parents alors la nounou a pris le bord.

Les activités familiales et le malaise
3 adultes, 2 enfants, ça se gère bien.  Après tout, les adultes sont en majorité et en alternant, il y en toujours un qui a les mains libres.  C’est pratique pour les réapprovisionnements en tout genre (incluant l’alcool). 
Bon évidemment, le spectacle d’un homme avec 2 femmes et des enfants, ça occasionne quelques haussements de sourcils.


Au kiosque de décoration de coquillage, un jour, je suis allée avec la petite et la dame au comptoir croyait que j’étais sa mère, ce que je n’ai pas nié.  (Après tout, elle m’a appelé sa maman toute la semaine).  Quelques jours plus tard par contre, lorsque sa vraie mère est allée au comptoir de décoration encore une fois avec la même fillette, et bien, le subterfuge des 2 mamans a été débusqué et le malaise avec la dame du kiosque a été présent.
Idem au teppanyaki alors qu’une famille nous voit tous ensemble ; famille dont la mère portait le poids du monde de jugement dans son regard.  On s’est un peu prêté au jeu de l’homme avec ses 2 femmes et on s’est dit qu’on aurait clairement dû utiliser la carte du malaise bien plus tôt dans le voyage.  Ce n’est que partie remise.


Sinon, durant la semaine nous avons profité de la plage (je me suis fait sagement enterrer dans le sable), des sports nautiques (et j’ai perdu une course de stand-up paddle contre le père des enfants), du mini-golf (une première pour la petite qui a appris rapidement les plaisirs de tricher au mini-golf et de la piscine (en jouant aux poissons et aux requins…).  
Un must de la semaine, les jeux d’eaux, dont des glissades, une rivière de courant pour la sortie sur tube et LE SCEAU : ni plus ni moins qu’un énorme sceau d’eau qui bascule environ toutes les 10 minutes pour arroser les gens dessous.  Ah!  Le sceau.  Good times.

En plus des joies du resort, j’ai bien sûr eu la chance d’être une mauvaise influence sur la jeunesse. 
La mauvaise influence, quelques exemples
«On a faim!  On a faim!  On a faim!”  Si jamais vous voyez les enfants crier et taper sur la table au moment du repas en scandant ces mots, vous saurez maintenant qui leur a montré ça…

Entrer dans la boutique de l’hôtel et fortement insister pour que les parents achètent des toutous aux enfants, c’est aussi dans mes cordes. (Plusieurs parents confirmeront). 

Donner de biscuits et autres sources de sucre en quantité, écouter trop de dessins animés.

J’avais aussi bien évidemment amené ma tablette avec plein de jeux pour enfants. 

Les parents, ça contrôle le temps que l’enfant passe avec la tablette, mais quand tu es l’amie cool, tu fais zéro discipline et tu gâtes de façon éhontée. 


Expérience à répéter très sûrement.  (Si jamais j'ai des enfants un jour, je sens une douce vengeance venir).

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