Food obsession

Le constat
En novembre dernier, j’ai passé une quinzaine de jours au Sri Lanka en voyage d’affaires et j’ai réalisé que j’ai un problème…  Un sérieux problème…  Je suis obsédée par la nourriture. 
Mon problème n’est pas un désordre alimentaire comme la boulimie ou l’anorexie, mais plutôt une anxiété par rapport à la nourriture.  Je crois que ça a toujours été présent, mais depuis que je voyage souvent au Sri Lanka, le trouble obsessionnel s’est amplifié.  Forcément, il va y avoir un moment où, malgré mon analyse et mes observations intenses de la nourriture offerte, quelque chose d’indésirable va survenir.
Par quelque chose d'indésirable, sans vouloir aller dans les détails, je parle de la célèbre « diarrhée du voyageur », ou d'une bonne vieille gastro ou encore une déshydratation parce que le corps ne s’habitue décidément pas à la chaleur de ce pays.  
Je me suis découverte des intolérances également aux poivrons de toutes sortes, cuits, crus, broyés...
Les Sri Lankais mettent du chili dans tous les plats et ce n’est pas que je n’aime pas le chili, mais nous éprouvons une relation amour-haine, le chili et moi.  "Chili doesn't agree with me" comme dirait un collègue.



L’angoisse et un début de trouble obsessionnel
L’angoisse débute normalement bien avant le voyage.  Dès que je prévois un voyage là-bas, j’envisage déjà l’épicerie à faire avant de partir pour avoir suffisamment de nourriture pour combler une portion des besoins en énergie quotidienne.  À Colombo, capitale du pays ou dans les coins touristiques, pas de soucis ; on trouve des épiceries et bien qu’on doive souvent faire plus d’un arrêt pour trouver les ingrédients d’une recette « X », y’a de quoi faire.   À Ja-Ela en revanche, près de mon principal lieu de travail, les options sont plutôt limitées pour les repas du midi.

C’est le Rice & curry avec chili mentionné précédemment ou du Pizza Hut (contenant aussi du chili, mais en quantité moindre).  Oui, il y a des pizzas au Sri Lanka, mais j’ai mangé du Pizza Hut tous les jours durant les 6 premiers voyages alors je n’arrive plus à survivre le régime.  Bref, pour les lunchs, j’amène désormais des trucs qu’on ne trouve pas au Sri Lanka : du fromage au lait cru, des biscuits soda et des biscuits Breton, du thon en boîte (la dernière fois, j’avais du thon de Thaïlande…  disons que les boîtes de thon ont parcouru beaucoup de millage avant d’être mangées.), des barres de randonneurs (pas besoin de barres de randonneurs, mais vu que j’ai ça stock chez moi en tout temps, c’est plus facile), des sachets d’électrolyte réhydratante (parce que ça va arriver, un besoin de réhydratation…) et plein d’autres goodies.

Si je reviens au cas de mon plus récent voyage, j’ai eu le bonheur et avantage extrême par rapport aux voyages précédent de résider « chez l’habitant » et par « habitant », je veux dire un couple d’amis également employés de la même entreprise que moi qui sont expats depuis plus de 3 ans.  Nul besoin de dire que les angoisses alimentaires, ils les ont aussi vécues et j’ai compris que je n’étais pas seule avec mon trouble.  C’est déjà ça de gagné!


Suite de l’angoisse
Une fois arrivée en terrain désormais connu, l’angoisse se poursuit, mais sous différentes formes.
Au lever avec le petit-déjeuner, première source de stress à savoir si ce que l’on mange aura un effet indésirable sur l’organisme, je scrute les fruits d’un regard sceptique.  Je sais que la règle de base d’habitude est de se tenir au "boil it, cook it, peel it or forget it", mais en général, je suis « Miss-salade et crudités » alors de manger des trucs trop cuits crée un manque.  J’avoue, je ne « forget » pas quand vient le temps des crudités et j’avoue qu’avec l’arrivée sur le marché de « bonnes » laitues à l’épicerie, c’était une agréable surprise lors de ce dernier voyage.  Décidément, c’est un pays en développement qui porte bien son qualificatif.
Bref, déjeuner de toast au beurre d’arachides ou viennoiseries (parce que j’ai trouvé un restaurant de viennoiseries et que l’abus est clairement dans mon vocabulaire) avec des fruits savamment choisis et scrutés à la loupe avant ingestion.  Cracher un morceau n’est pas répugnant et assez commun en somme malgré toutes les précautions.  Des bouts croquants dans la viande ou un fruit pourri sont après tout monnaie courante.


   


Le retour au pays
Quand je reviens à la maison, ce qui me surprend est toujours l’abondance de tout à l’épicerie.  Abondance, choix de tous les aliments frais.  Je compare souvent ce qu’on a chez nous avec les autres pays du monde.  J’aime particulièrement visiter les épiceries, voir les sélections, les prix, les choix, sentir la fraîcheur (ou la non-fraîcheur) des aliments.  Premier repas au retour : salade maison gigantesque qui pourrait facilement nourrir une famille de 5.  Miss Lapin, je l’avais dit.

Le désir de manger des légumes est immanquable et le désir plus grand encore de fuir les restaurants est présent.  Sur ce dernier point, après investigation autour de moi, j'ai compris que c'est le voyage d'affaires et l'abus de restaurants qui fait en sortes qu'au retour, on veut juste cuisiner et manger à la maison.  


Au-delà de la nourriture
En fait, je pense que l’obsession n’est pas qu’alimentaire.  C’est l’abondance de tout qui me frappe quand je reviens d’un voyage au Sri Lanka.  J’écris en ce moment directement de Frankfurt, en Allemagne, où je viens de passer quelques jours en réunion avec des collègues d’un peu partout (USA, France, Angleterre et plusieurs du Sri Lanka).  Mes collègues Sri Lankais qui sont arrivés la veille du début des réunions et qui repartiront demain, en profitent pour magasiner tous les jours.  Je les comprends.  Nourriture, vêtements, souvenirs…  En quantité et d’une qualité qu’on ne trouve pas chez eux.  Des Costco ou Walmart, ça n’existe pas au Sri Lanka.  Les grandes surfaces là-bas offrent les 2 extrêmes ; les produits hors de prix ou les articles dont le prix est directement proportionnel à la durée de vie. 
Je pense en fait que l’obsolescence programmée est un concept qu’ils ont inventé et pas que pour les engins électroniques.


En plus de Costco ou Walmart, Amazon n’est pas encore là non plus.  Par contre, McDo livre.  Oui, on peut commander un BigMac ou un McCurry et il sera livré en scooter à la maison. Et pour du poisson frais, on est servi, à Negombo ou dans le sud, j’ai mangé du poisson et des fruits de mer pêchés le jour même et je n’ai rien à redire.  


Donc l’obsession s’est amplifié, mais en rafale et bien que je n’ai pas de photos de tous les marchés et de toutes les épiceries où je suis allée, voici un top 3 des plus mémorables.  (Ça donne faim tout ça.  Bon appétit!)

1- Thaïlande, résultat de la visite au marché à Chang Mai ; et les marchés flottants à Bangkok sont tout aussi remarquables


2- Angleterre, chez Harrods, 2 semaines après le Sri Lanka, je trouvais ça carrément décadent.


 3- Taiwan, où je n'ai pas acheté de sirop d'érable, mais juste de savoir que je pourrais en acheter si j'y étais a suffi à mon bonheur



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