S'équiper en montagne pour les randonnées d'un jour

Ou la montagne, quand ça devient sérieux.


Après plusieurs années à parcourir les sentiers de Nouvelle-Angleterre, j’admets que je suis loin d’être une experte des montagnes, c’est néanmoins une passion que j’essaie de partager autant que possible.
J’ai des amis qui m’ont accompagné dans plusieurs aventures de l’autre côté de la frontière et nous avons vécu toutes sortes d’aventures plus ou moins préparés, avec souvent des moments où l’oubli d’un accessoire quelconque a causé quelques maux de têtes.  À la demande de plusieurs, voici donc une liste de matériel à trainer avec vous en Day-Hike (randonnée d’une journée).  La liste est inspirée de mes aventures avec Docteur Jones, mais aussi de certaines informations que j’ai obtenues via l’Appalachian Mountain Club (AMC), association dont je suis membre, mais avec laquelle je suivrai bientôt des cours de leadership de montagne. 


Nourriture
Évidemment au niveau nourriture et eau, mieux vaut en avoir plus que moins ; vous vous connaissez alors vous devez être en mesure de calculer ce que vous devez manger, mais amenez des trucs qui sont caloriques.  En montagne, ce n’est pas le temps de faire une diète, alors des barres, du fromage, des fruits séchés, du chocolat, c’est le temps d’en manger. 

L’eau
2 litres d’eau, c’est le minimum à avoir avec soi quel que soit la randonnée, même si vous trouvez des accès sur le parcours pour vous ravitailler.
J’amène souvent des Nalgène à large goulot de 1L, 2 ou 3 (les sacs d’hydratation Camelbak, c’est bien, mais seulement l’été car les tuyaux ont tendance à geler l’hiver, en fin de saison l’automne et au printemps, malgré les isolations…)  
Dans les Nalgène, je conseille de l’eau, mais aussi du Gatorade ou des électrolytes (style Vega sport) mélangés dans au moins une des bouteilles, surtout l’été.

En randonnée d’une journée, je n’amène pas de filtre à eau, mais des capsules de traitement d’eau Pristine au cas où (et je n’ai jamais eu à utiliser les capsules à ce jour). 
Par contre, en backpacking, j’ai un filtre céramique Katahdyn qui peut se fixer sur la bouteille Nalgène à large goulot pour faciliter le remplissage.



Vêtements
La base
Même si le sentier est sec au point de départ et que la météo est clémente, on peut s’attendre à tout en haute altitude, alors mieux vaut prévoir de l’extra. 
Pour les bases, je suggère d’amener un kit dans le sac à dos en plus de celui que vous portez : des base layers en laine de Mérino ou en matériel synthétique (J’opte personnellement pour les couches de base Helly Hansen Dry 100% Lifa, le vêtement 100% laine de Mérino ou encore, les couches de base de Patagonia Capilene Lightweight).  Le coton est à proscrire en tout temps ; il garde l'humidité et la transpiration, sèche lentement et peut créer de l'irritation avec le contact par frottement des équipements sur la peau.

Aussi, les sous-vêtements doivent aussi être en matériaux synthétiques ou en laine de Mérino (les Icebreakers par exemple sont un bon investissement.)

Les chaussettes
Maintenant, j’ai souvent des commentaires de gens qui ont des ampoules en montagne ; on aurait tendance à reprocher la botte ou chaussure, mais de mon expérience, la chaussette est souvent une coupable des ampoules.  

Certains vont utiliser 2 paires de chaussettes, ce qui est d’ailleurs recommandé par l’AMC, soit une paire de « liner » en polypropylène et une paire en laine de Mérino par-dessus.  Je ne suis pas fermée à l’idée, mais vu que « j’ai toujours chaud », je vais plutôt choisir une seule paire de bas techniques.

Si vous préférez 2 paires, vous pouvez essayer les chaussettes Wigwam Gobi liner en polypropylène avec une paire de chaussettes Smartwool, Darn tough ou Icebreaker par-dessus (en mélange synthétique et Mérino avec coussinets).

De mon côté et puisque j’ai toujours très chaud, j’opte pour les chaussettes Smartwool PhD® Outdoor Ultra Light Crew Socks ; c’est une vingtaine de dollars la paire de chaussettes, mais le support au niveau du pied favorise la circulation et les coussinets sont confortables.  


Dans tous les cas, quelle que soit votre préférence, amenez plusieurs paires dans votre sac à dos.  Pour les journées de plus de 20 km, j’amène toujours 2 paires d’extra dans mon sac, dans des sacs plastiques scellés.  Elles seront au sec et permettront de changer souvent.  


Les vêtements, la suite
J’amène toujours avec moi une paire de pantalon imperméable respirant avec fermetures éclairs sur les côtés qui se mettent et s’enlèvent rapidement quand il pleut.  Je n’ai pas trouvé nécessaire d’investir dans le goretex pour les pantalons l’été, mais au niveau veste, j’ai une veste en Goretex imperméable ; je suis entrée dans mon argent après plus de dix ans, mais si vous débutez, un imper respirant de base fera l’affaire. 
Pour le reste, l’idée est d’opter pour des pelures d’oignons plutôt que des vêtements très épais.  C’est plus facile à gérer selon la météo variable. 

L’hiver, le duvet est un must dans le sac ; les autres saisons, à voir selon la météo.  En mai, il peut y avoir encore de la neige au sommet et j’ai déjà eu de la neige aussi tôt qu’en septembre dans les High peaks, donc j’amène avec moi plus souvent que nécessaire.
Les gants, tuques, mitaines et balaclava ou cagoule sont aussi à prévoir, avec des sets de rechange au besoin.  On perd beaucoup de chaleur par les extrémités donc des gants et une tuque chaude seront souvent les premiers accessoires à enfiler au sommet.

Les guêtres ne sont souvent pas nécessaires de juin à août, mais peuvent aider dans les parcours boueux.  Bémol de mon côté, je trouve souvent que les guêtres, même de bonnes qualités, gardent l’humidité au niveau des pieds alors j’évite autant que possible, quitte à changer plus souvent de chaussettes et à devoir bien nettoyer mes bottes entre chaque expédition.


Les bottes
Chaussures ou bottes ? Cuir ou synthétiques ?  C’est une question de confort et de budget bien sûr, mais si vous êtes moindrement sérieux, investissez un peu là.  Comme dirait Stan « les pieds, c’est à la base du corps mon gars, quand ça va pas dans les pieds, ça va pas dans le reste)
Avec une charge, en sentier accidenté (strenuous hikes) ou lors de randonnées de plus de 20km, j’opte pour une botte semi-rigide en cuir et goretex.  Pour les randonnées plus légères ou modérées de jour, j’ai des bottillons souples ou des espadrilles de montagne.  Le choix de chaussure dépend aussi de la forme physique ; après quelques foulures aux chevilles, j’ai souvent tendance à préférer la botte rigide, même pour les courtes distances, pour ne pas empirer ma cheville.
Je n’oserais conseiller une marque plutôt qu’une autre, mais lors de votre magasinage, allez-y en fin de journée, alors que vos pieds sont enflés à leur maximum ou après une bonne séance d’entraînement, et mettez vos chaussettes de randonnée lors de l’essayage.  Le pied peut enfler d’un demi à un point durant la journée et la dernière chose que vous souhaitez, c’est d’avoir le pied qui cogne dans le fond de la botte après 3-4 heures de marche.  Vous perdriez vos ongles (et Dieu sait que ça m’est arrivé souvent malgré toutes mes précautions.)
  
Le sac à dos
Pour une randonnée d’une journée, prenez un sac d’au moins 20 litres ; c’est facile, les litres, c’est le numéro indiqué sur le sac.  Deuter, Gregory et Osprey sont de bonnes compagnies de sac à dos ; ils ne font que ça (ou presque)!  Je n’ai rien contre les autres marques généralistes, mais à prix égal, j’irais avec les spécialistes des sacs.  Les sacs Osprey ont tendance à ouvrir en course, alors j’ai toujours des mousquetons pour prévenir les fermetures éclairs de s’ouvrir (c’est d’ailleurs en raison du mécanisme de fermeture que mon ami Mike a perdu tout son équipement lors de la montée d’Isolation il y a quelques années…  J’avais récupéré d’ailleurs ses lunettes en sentier et c’est ainsi que nous avons fait connaissance)





Équipements à amener avec soi 


Pour le reste, la météo en montagne peut jouer des tours, donc encore une fois, même si vous ne pensez pas revenir à la noirceur, on ne sait jamais.  Si ce n’est vous, peut-être un membre de votre groupe peut se blesser ou vous pouvez vous égarer alors il faut être prudent.  (Encore une fois, je parle en connaissance de cause, comme la fois où un de nos partenaire de randonnée a eu des ampoules au Mont Washington doublant la durée de la descente ou la fois où avec 2 autres amis randonneurs expérimentés on a perdu le trajet dans les roches… Et on n’avait pas mis « canyoning » dans nos objectifs de la journée).

À amener donc dans le sac en tout temps et avec vous
Une lampe frontale avec piles de rechange
Un kit de premier soin ; il y en a qui se vendent tout fait, mais vous pouvez créer votre propre trousse et à ajouter aux trousses du commerce, des médicaments comme du Benadryl pour les piqûres de guêpes, des Advil, du polysporin, du Duct tape (oui oui, ça peut remplacer les rubans adhésifs pour ampoules) et des bandes élastiques avec épingles.
Les accessoires de base pour le soleil : écran solaire, lunettes de soleil, casquette ou couvre-chef, baume à lèvres et un bandana qui pourra avoir plusieurs usages dans la journée
Les cartes de votre destination, indiquant la topologie du sentier ainsi qu’une boussole.  L’AMC ou National Geographic offrent de bonnes options de carte pour le Nord-Est américain
Un sifflet en plastique pour alerter au besoin (pas en métal, pour éviter un contact de métal gelé avec vos lèvres).
Un canif 
De quoi allumer un feu ; soit un briquet ou des allumettes à l’épreuve de l’eau
Une couverture de survie en aluminium
De la corde (au moins 20 pieds) 
Des bâtons de marche (personnellement, je préfère le mécanisme des Black Diamond à des mécanismes où l’on doit tourner pour ajuster et serrer ; avec le froid en altitude, ces mécanismes ont tendance à se « lousser », ce qui fait qu’on est constamment en train de resserrer les bâtons.)


Ensuite, si vous partez plus d'une journée, il faut beaucoup plus de matériel et de préparation, mais ça, c'est pour un prochain article.

Bonne randonnée!








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