"Those boots are made for walking" dans le bois, en randonnée

Mon père retraité a récemment décidé de faire un retour sur le marché de l’emploi et “boucler la boucle” en un sens, lui qui a travaillé dans la chaussure au début de sa vie, en acceptant un emploi au rayon chaussures chez Sail Canada (oh joie). 
Étant adepte de rando et maniaque de bottes de rando (certaines filles, ce sont les talons hauts, d’autres les bottes de rando, moi, c’est les deux avec une préférence pour les secondes), je me suis dit, tiens, écrivons là-dessus et les trucs sont aussi applicables pour le choix de la chaussure de rando, quelle que soit la saison.



Achat en ligne ou en magasin
J’adore magasiner en ligne pour le plein air pour les équipements et vêtements, mais que ce soit pour un sac à dos ou des bottes, jamais je n’achèterais en ligne.  Le point peut varier d’une compagnie à l’autre et même si on se dit que les Salomon sont toujours pareils, d’un modèle à l’autre, on peut sentir une différence.
Idéalement, il faut essayer en magasin, en fin de journée ou après une journée de randonnée, car le pied enfle dans la journée et on veut essayer une botte en condition similaire à ce que l’on va expérimenter en l’ayant 8h dans la journée.  Prévoir investir aussi dans les bas de rando, en laine de mérinos idéalement et avoir sa paire de bas avec soi pour l’essai en magasin.
Certains prêchent pour le bas qu’ils changeront plusieurs fois par jour et d’autres pour le liner en polypropylène avec un bas de laine par-dessus, à ça je dirais, ça dépend de la saison et des préférences.
L’été, je porte une seule paire et pour les randos de moins de 5h, je traîne une paire extra dans mon sac à dos que je changerai ou non.  Le printemps et l’automne, je traîne 2-3 paires extra.  L’hiver ou les jours pluvieux, le liner en polypropylène peut garder le pied au sec et prévient les ampoules, donc c’est un choix judicieux.



Le mythe
J’entends souvent les gens dire après avoir acheté de nouvelles bottes qu’ils voulaient « les casser ».    
Une bonne botte de randonnée n’a pas besoin d’être cassée.  Si elle est trop rigide et qu’on n’est pas confortable en magasin, ça ne va pas s’améliorer dans le bois.  On doit être en mesure de monter le Mont Washington la journée qu’on achète une paire de bottes.  (Je n’exagère pas et je ne parle pas de monter en voiture…)
La botte qu’on ne peut pas s’imaginer porter pour plusieurs heures, elle n’est pas pour nous.


Le paradigme des marques et le choix de la botte (ou du soulier)
Je sais qu’on peut être tenté de choisir une marque familière, mais je dirais à ça de ne pas partir avec une idée précise en tête car on peut être agréablement surpris.  Le plus important, c’est d’avoir une idée de ce qu’on veut faire comme randonnée avec la botte. 
Les premiers souliers de randonnée que j’ai achetés étaient des Garmont, semelle Vibram, en tissu.  Je commençais la randonnée à l’époque, je n’aimais pas avoir la cheville entravée et je voulais un soulier léger.  Une vraie pantoufle.  J’ai dû les jeter 15 ans plus tard (récemment) et j’avais mal au cœur (ah, je me fais sentimentale) car ils m’ont suivi longtemps. 
Pendant des années, j’ai voulu retrouver le feeling des Garmont en recherchant la même marque et c’était une erreur.  J’ai compris qu’il vaut mieux comprendre ses besoins et essayer les bottes rencontrant les critères qu’on recherche.  Si comme moi, la cheville est sensible et on n’aime pas être trop entravé, c’est un détail auquel on portera une attention particulière en essayant les bottes ou chaussures.



Critère #1 – Imperméabilité
Je n’aime pas porter des guêtres.  Même si les aiguilles de sapin entrent dans ma botte, je n’aime pas avoir une guêtre sur ma botte.  Je prends donc des bottes imperméables quand je fais de la randonnée et je choisis ma botte en fonction du terrain que je vais rencontrer.  Je suis maniaque de rando et j’ai plein de bottes, alors je peux me permettre de choisir mais ce n’est pas le cas de la plupart des gens normaux (je rentre dans la catégorie des extra-terrestres trop intenses fous de randonnée).
Le Gore-tex n’est pas garant d’imperméabilité et de respiration du pied.  La botte faite en Chine est souvent collée avec beaucoup trop de colle qui annule la respirabilité de la chaussure.  Cependant, si on veut une botte qui va bien dans la neige et l’eau sans se ruiner, ce n’est pas un mauvais choix.  La botte en cuir est plus d’entretien mais durera longtemps si on en prend soin. 
L’hiver, je prends des bottes en cuir, avec Gore Tex ; plus lourde, plus chaude et plus rigide que la botte en tissu, je sais que mon pied restera au sec et je suis prête à sacrifier la souplesse pour garantir un pied au sec et au chaud.  Après tout, le risque #1 en randonnée est l’hypothermie et c’est un trade-off que je vais faire l’hiver.
Une autre option pour l’hiver, une chaussure avec guêtres ; pour les courtes distances, sur neige tapée.  Pour la neige folle ou les sentiers en montagne, à proscrire parce que même si le soulier est doublé en Gore-Tex, il prendra l’eau.



Les questions à poser et à se poser
Est-ce que je veux m’initier à la randonnée ou j’ai une certaine expérience déjà?
Est-ce que je veux faire de l’escalade de glace ou non?
Est-ce que j’ai l’intention de faire de la randonnée quel que soit la saison et les conditions ou faire de la randonnée par temps ensoleillé seulement ?
Est-ce que je veux monter le Mont Royal ou une montagne au Népal?
Est-ce pour Compostelle ou du bushwacking dans les Adirondacks?
Toutes des questions qui vont influencer le choix de la botte ou du soulier de randonnée.

Je ne fais pas d’escalade de glace, mais je mets des crampons en hiver ; ma botte doit donc être confortable quand je mets les crampons sur celle-ci (j’opte pour les Hillsound avec courroie qui passe sur la botte qui ne tombent pas en randonnée).  Le choix du crampon peut donc avoir une incidence sur le choix de la botte.

Je peux mettre des crampons sur un soulier ou une botte en tissu, mais le confort n’est pas là et c’est pourquoi je suis allée avec le cuir pour l’hiver, en traitant ma botte avec une huile protectrice après chaque randonnée.

L’été et l’automne, je porte une botte en tissu très légère et c’est en ajustant les lacets que j’assure une rigidité plus ou moins forte sur ma cheville.  À savoir que pour ceux et celles qui ont tendance à se fouler facilement les pieds, du tape de physio directement sur la cheville demeure la meilleure façon de prévenir les blessures, botte souple ou rigide.






Trucs pour l’entretien
J’ai beau donner plusieurs conseils, je ne les suis pas tout le temps par paresse, comme tout le monde, mais comme dit ma prof de yoga, « c’est une direction ».
Retirer les semelles intérieures après les randonnées pour le séchage et enlever les débris qui sont à l’intérieur des bottes
Pour un séchage rapide si on fait plusieurs jours de randonnée d’affilée par temps pluvieux : bourrer sa chaussure ou botte de papier journal à la fin de la journée pour la nuit.  Le papier absorbera l’humidité et laissera la botte au sec le lendemain.
Nettoyer les bottes après les randonnées, en prenant le temps d’enlever les roches sous les semelles
Pour les bottes en cuir, traiter la surface à chaque sortie pour conserver la qualité longtemps
Acheter des lacets de rechange car il n’y a rien de pire qu’un lacet qui nous lâche quand on enfile nos bottes le jour de la randonnée



Bonne randonnée! (et pour mon père qui me demandait mes trucs de pro de rando, j'espère que le blog t'aidera avec tes clients du Sail de Beloeil).

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